lui faire la charité, le don du spectacle d’elle.
Mais c’était plus difficile encore que cela : il ne fallait pas que cela semblât l’acquittement d’une dette : il n’aurait pas consenti, malgré la fête qui grandissait dans ses yeux. Il fallait qu’il crût simplement à un acte d’épouse volontiers accompli, à une libre caresse sur sa vie. Il fallait lui cacher, comme un vice, la répulsion et la souffrance. Et pressentant tout ce qu’elle aurait à dépenser de géniale délicatesse, et de force, pour maintenir le sacrifice, elle avait peur d’elle-même.
Il résistait :
— Non… Anna… Chère Anna… pensez…
Il allait dire : « Pensez à Michel. » Mais il n’eut pas la force d’exprimer en ce moment le seul argument décisif, il n’en eut pas la force, et murmura seulement :
— Vous !… Vous !
Elle répéta :
— Je le veux.
— Je ne veux pas, non, non…
Il disait cela de plus en plus faiblement, surmonté par l’amour et par l’éperdu désir que cela fût. Il avait mis, par instinctive noblesse d’âme, sa main devant ses yeux ; mais sa main peu à peu tombait, tombait, domptée.
Elle continua à se déshabiller. Ses gestes effarés ne savaient presque plus, et par moments s’arrêtaient, puis reprenaient. Elle était toute seule magnifiquement. Elle n’était aidée que par un peu de gloire.
Elle ôta son corsage noir, et son buste émergea