grands fléaux vivants, dit le jeune savant en portant ses mains à son front, quelles autres parentés se mélangent ? La syphilis, dont je n’ai pas parlé. Quelles autres ? À quoi m’amèneront, à quoi me condamneront les recherches que je vais continuer en sortant d’ici ? Je ne sais… À voir d’un seul coup d’œil toute la pourriture de la chair humaine, tout le côté pestilentiel de notre misère, toute cette détresse où s’écroule effectivement le genre humain, et qui est telle qu’on se demande comment on ose parler d’autres drames !
Pourtant, après avoir dit cela, il ajouta, en étendant ses mains qui tremblaient comme celles d’un malade, par une espèce de sublime contagion :
— Peut-être — sans doute — on guérira les maux humains. Tout peut changer. On trouvera le régime approprié pour éviter ce qu’on ne peut enrayer. Et alors, seulement, on osera dire tout le massacre des maladies actuellement grandissantes et incurables. Peut-être même guérit-on certaines affections inguérissables ; les remèdes n’ont pas eu le temps de faire leurs preuves.
« On en guérira d’autres — c’est sûr, — mais on ne le guérira pas, lui. »
Instinctivement, ses bras retombèrent, sa voix s’arrêta dans le silence de deuil.
Le malade prenait une grandeur sainte. Malgré eux, depuis qu’ils étaient là, il régnait sur leurs paroles et, s’ils avaient généralisé la question, c’était peut-être pour se débarrasser du cas particulier…