chez le tuberculeux ; chez le cancéreux, la chaleur faisant défaut, le glycogène s’entasse. Le cancer est sucré. De Backer a mis en lumière ce processus qui fait de la cancérose une sorte de diabète localisé.
« On a prouvé la présence du sucre en fabriquant de la fine champagne avec les liquides du cancer. J’ai refait cette expérience. Je me suis procuré dix kilogrammes de matières cancéreuses résultant d’opérations faites en deux matinées dans les hôpitaux de Paris. Écrasée à l’essoreuse, cette masse m’a fourni deux litres et demi d’un liquide louche et fétide, qui contenait plus de sucre que l’urine la plus diabétique. Ensemencé de ferments, le liquide a donné une fermentation vigoureuse et très aromatique. L’alcoomètre marqua 6°. A l’alambic, j’ai obtenu de l’alcool à 60°, dont j’ai tiré cette fine champagne de laboratoire.
« Donc, envahis et domptés par le même germe pathogène, les hommes évoluent selon leurs tempéraments : les déprimés fiévreux, qui dépensent plus qu’ils n’acquièrent, font du tubercule — tumeur naine ; les arthritiques froids, qui acquièrent plus qu’ils ne dépensent, font du cancer — tubercule géant.
« Les deux maladies échangent parfois leurs malades. La plupart des cancéreux sont des tuberculeux guéris et refroidis. Dubard l’a remarqué pour la première fois. Ce qui est une sauvegarde pour les uns (la richesse en glycogène ou la suralimentation) est une menace pour les autres. »
Le vieux praticien opina ; il écoutait de nouveau