ou par quelque beau silence, elle essayait de le consoler un peu d’elle-même, du mal qu’elle lui faisait avec sa présence, avec son absence.
Il prononça, après l’avoir encore une fois contemplée, tandis que l’ombre le rapprochait encore d’elle malgré lui :
— Vous êtes la triste confidente de mon amour pour vous.
Il reparla du mariage. Puisque toutes les mesures étaient prises, que ne l’accomplissait-on tout de suite ?
— Ma fortune, mon nom, Anna, le contact pur qui, de moi, restera sur vous, quand… quand j’aurai été un passant.
Il voulait répandre de sa main le bienfait durable dans le vague avenir, la caresse trop légère, hélas, comme une bénédiction. Pour le présent, il n’aspirait même qu’à la faible et fictive union de ce mot : le mariage.
— Pourquoi parler de cela…
Elle ne répondait pas directement, prise d’une répugnance presque insurmontable, à cause sans doute de cet amour qu’elle avait au cœur et que son interlocuteur avait avoué pour elle. Bien qu’elle eût consenti en principe et laissé faire — puisque les formalités étaient remplies — elle n’avait jamais répondu nettement à cette supplication qui, chaque fois qu’ils étaient seuls, allait de lui à elle comme un regard.
Mais, ce soir, n’était-elle pas au bord du consentement, de la décision qu’elle prendrait malgré l’intérêt matériel qu’elle pourrait y trouver, qu’elle