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TOMYRIS.
Tomyris.
Tout genéreux qu’il eſt, je l’ai trop irrité,
Pour eſpérer encor d’éprouver ſa bonté :
Cependant pour fléchir ce Vainqueur magnanime,
J’ai déja réparé la moitié de mon crime.
Bientôt vous n’aurez plus à craindre aucun revers,
Mes ordres ſont donnés, on va briſer ſes fers.
J’ai voulu de ce ſoin ne charger qu’Aripithe ;
Je ſçai quel eſt pour moi le zele qui l’excite.
Mais, Madame, Cyrus tarde plus qu’il ne faut,
Je vais preſſer… Adieu, vous le verrez bientôt.
Scène IX.
MANDANE, CLEONE.
Mandane.
E le verrai bientôt ! Qu’en croirai-je, Cleone ?
Tout mon ſang eſt glacé ; je tremble, je friſſonne.
Que va-t-elle preſſer ? N’eſt-ce point ſon trepas ?
Ah, cruelle ! ah, barbare ! Allons, ſuivons ſes pas.
Rien ne ſçauroit calmer le trouble de mon ame.
Viens, ne me quitte pas…
Cleone.
Où courez-vous, Madame !