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TRAGEDIE.
Aripithe.

J’aurois pu le punir dans mes premiers tranſports :
Mais il a triomphé malgré tous mes efforts.
Mandane au fer vengeur déja livroit ſa tête,
Le coup alloit tomber ; un cri perçant l’arrête ;
Et ſoudain votre fils écartant mes Soldats,
Vole, joint la Princeſſe, & l’arrache au trepas.
Par mes ſoins, mais en vain, ma troupe raſſemblée,
En bravant le peril pour vous s’eſt ſignalée ;
J’ai vu par le ſuccès ſon zele démenti,
Et d’un fils revolté tout a pris le parti.
De votre Priſonniere enfin il eſt le Maître.

Tomyris.

A ma juſte fureur qu’on immole ce traître ;
Mais il pourroit plus loin porter ſa trahiſon.
(à Aripithe)
Allez, & remettez Cyrus dans ſa priſon.
(à Cyrus)
Toi, ne croi pas Mandane à couvert de ma rage.

Cyrus.

Dieux, qui l’avez ſauvée, achevez votre ouvrage.



Scène IX.

TOMYRIS, GELONIDE.
Tomyris.


NOn, ne t’en flatte pas. Mais ſans plus differer,
Des mains de ce rebelle allons la retirer.