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TOMYRIS,

La Princeſſe alarmée, interdite, incertaine :
Pour mieux être éclaircie a demandé la Reine ;
Et vous rendrez bientôt graces à Tomyris
De tout ce que pour vous ſes ſoins ont entrepris.

Aryante.

Ce que tu dis, Oronte, a-t-il quelque apparence ?
Et dois-je ſur ta foi reprendre l’eſperance ?
Quoi ! je pourrois… hélas ! que j’aime à me tromper !
Si le deſtin me rit, c’eſt pour me mieux fraper.
Du bien qu’il me promet, l’agréable menſonge,
Sans doute en un moment s’enfuira comme un ſonge,
Et mon heureux rival… ah ! j’en frémis d’horreur.
Mon eſpoir en mourant r’anime ma fureur.
Fortune, de tes coups c’eſt ici le plus rude.
J’avois fait de mes maux une longue habitude ;
Mais, ſi près d’un bonheur où je n’oſois penſer,
Malheur à mon Rival, s’il m’y faut renoncer.
Mais on vient…



Scène II.

ARYANTE, ARIPITHE, ORONTE.
Aripithe.

Mais on vient…
EN ces lieux Cyrus prêt à ſe rendre,
Vous demande, Seigneur, un moment pour l’entendre,