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plus brillant que jamais. La poésie étrangère, il faut l’avouer, n’a pas été sans influence sur ce mouvement, et la noble muse de Schiller est pour quelque chose dans l’aimable inspiration de la princesse Marie de Wurtemberg. En attendant qu’en France une grande œuvre littéraire vienne se mettre à la hauteur de notre héroïne, il serait à désirer que l’art plastique s’emparât d’elle, et fît sortir de ses mains des images autres que celles qui apparaissent sur les différentes places publiques de France. Je n’ai point vu la statue que l’on a érigée à Donremy en l’honneur de Jeanne d’Arc, mais à coup sûr celles de Rouen et d’Orléans manquent complètement de caractère et de beauté idéale. Il est vrai qu’il n’y a point d’image authentique de la sainte guerrière ; la statue qui avait été élevée anciennement à sa mémoire sur le pont d’Orléans, aux frais des femmes et des filles de la cité, périt dans les guerres de religion du seizième siècle, et les gravures les plus vieilles ne sont que