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GIULIETTA.

Oh ! l’ingrat ! ces messieurs sont témoins que je vous ai pleuré trois jours, Schlemil !… Trois grands jours !

LES INVITÉS.

C’est vrai ! C’est vrai !

PITICHINACCIO.

Pas un de moins ! (Schlemil, à Pitichinaccio, avec un geste de menace : Misérable bouffon !)

GIULIETTA.

De grâce, Schlemil, faites meilleur visage à mes nouveaux hôtes. Je vous présente Hoffmann, un poète que la renommée a précédé à Venise.

SCHLEMIL, saluant de mauvaise grâce. Monsieur !…

HOFFMANN.

Monsieur !

SCHLEMIL, à part.

Elle va s’embâter d’un poète maintenant.

Schlemil cherche des yeux autour de lui.

GIULIETTA.

Que cherchez-vous ?

SCHLEMIL.

Moi… Rien !

GIULIETTA.

Le capitaine peut-être ?… (Riant.) Rassurez-vous ! ce bon Dapertutto me néglige dès que vous n’êtes plus au logis. Vous n’avez rien à craindre pour ce soir de ses petites plaisanteries.