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HOFFMANN.
Oui. Doux aveu, gage de nos amours !
Tu m’appartiens ! nos cœurs sont unis pour toujours !
Ah ! comprends-tu, dis-moi, cette joie éternelle
Des cœurs silencieux ?…
Vivants, n’être qu’une âme, et du même coup d’aile
Nous élancer aux cieux !
Laisse, laisse ma flamme
Verser en toi le jour !
Laisse éclore ton âme
Aux rayons de l’amour !

Il presse la main d’Olympia avec passion ; comme si elle était mue par un ressort, se lève aussitôt, parcourt la scène en différents sens et sort enfin par une des portes du fond, sans se servir de ses mains pour écarter la tapisserie. Hoffmann se lève et suit Olympia dans ses évolutions.

Tu me fuis ?… Qu’ai-je fait ?… Tu ne me réponds pas ?…
Parle !… T’ai-je irritée !… Ah ! je suivrai tes pas !

Au moment où Hoffmann va s’éloigner à la suite d’Olympia, Nicklausse paraît à l’une des portes opposées et l’interpelle.


Scène XI

HOFFMANN, NICKLAUSSE.
NICKLAUSSE.
Eh ! morbleu ! modère ton zèle !
Veux-tu qu’on se grise sans toi ?…
HOFFMANN, avec ivresse.
Nicklausse ! je suis aimé d’elle !…
Aimé, Dieu puissant !