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et la sanction officielle d'une conduite qui, en fait, — car c'est là une question de fait, de fait palpable, dont on ne peut refuser l'examen, — se trouve en désaccord avec la parole dont on s'autorise. Oui, « l'Église doit être défendue par la liberté », mais on est en droit de se demander si M. Piou et La Croix font de cette parole une interprétation légitime, et d'observer même que l'Action libérale va justement à l'encontre, en élevant la question de conduite jusqu'à une question de principes.

Faut-il donc croire, qu'en parlant ainsi, Pie X a entendu ratifier pleinement le programme et les œuvres d'une association qui a exclu de ses statuts le nom de Dieu et la mention de la religion catholique ? Il ne sera pas difficile au lecteur de se procurer ses statuts pour vérifier cette assertion. Et cette exclusion était tellement volontaire et calculée, qu'un jour le président de l'Action libérale s'en prévalut pour faire une réponse victorieuse au reproche de cléricalisme, M. Barthou l'ayant adressé à cette ligue, M. Piou le força à insérer dans son journal une réplique où il se borne à reproduire les statuts de l'association. Cette simple et brutale reproduction lui avait paru constituer la plus topique et la plus décisive des réfutations.

Faut-il croire qu'en parlant expressément d'une simple question de conduite, Pie X a entendu couvrir des énoncés de principes tels que ceux formulés par M. Piou à l'époque où il commençait à répandre à travers la France le programme de l'Action libérale : « La liberté, sous toutes tes formes et tous

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