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jamais loisible de transformer en question de doctrine une question de conduite momentanée et de renoncer pour l'Église aux droits spéciaux, et plus étendus qui sont essentiels à sa mission dans le monde

Comment faut-il donc entendre le récit de La Croix? Elle ajoute, avec de gros soulignements, « qu'admis à l'honneur insigne d'une audience du Saint-Père, au moment de la séparation, M. Piou confia à Pie X les amertumes, pour ne pas dire les alarmes, que causait à son cœur pénétré de foi le reproche d'hérésie adressé au titre libéral de l'association dont il était le fondateur par certains catholiques, qui y voyaient la consécration du libéralisme condamné.

Et le pape Pie X répondit :

« ILS NE COMPRENNENT PAS QUE CE N'EST PAS UNE QUESTION DE DOCTRINE, QUE C'EST UNE QUESTION DE CONDUITE. L'ÉGLISE DE FRANCE DOIT ÊTRE DÉFENDUE PAR LA LIBERTÉ »[1].

Observons d'abord que c'est trop exagérer, d'une part, de prêter à la critique le reproche d'hérésie, surtout appliqué à la seule dénomination de libérale, et trop dissimuler, de l'autre, en réduisant l'objet de cette critique à une question d'étiquette. Si c'est ainsi que M. Piou à présenté la situation au Saint-Père, on avouera qu'il le renseignait mal. Dans tous les cas, on est vraiment surpris qu'une réponse d'une vérité aussi universelle ait pu être invoquée par M. Piou et par La Croix comme la justification particulière

  1. La Croix, 21 octobre 1908.