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de cette apologie est « qu'en défendant la liberté, M. Piou estime servir la cause de l'Église ». Une déclaration si banale ne peut certainement soulever aucune contestation. On se demande seulement ce que l'orateur pensait en tirer pour sa cause particulière. La liberté et le droit commun sont, pour tous les catholiques également, le premier objet de leurs revendications religieuses. Ces principes d'ordre naturel se placent d'eux-mêmes au premier rang comme offrant la base la moins discutable et facilitant l'accord avec tous les hommes que n'anime pas un esprit sectaire. C'est pourquoi l'Église y trouve son premier moyen de défense, non pas spécialement en France, mais dans tous les pays, non pas seulement aujourd'hui, mais toujours. La prudence ou une condescendance maternelle peut même lui conseiller, dans une situation donnée, de limiter temporairement ses exigences aux droits qui découlent de ces grands principes sociaux, mois ce ne sera jamais en les séparant, ni même en faisant abstraction du fondement religieux dont ils tirent leur valeur. Car la liberté n'a pas de sens vrai et certain, elle n'est qu'une source de désordre, hors du plan d'un Dieu créateur et maître du monde. Les catholiques se tromperaient donc en se comportant dans la vie publique de manière à laisser croire qu'ils considèrent la liberté comme donnant par elle-même un titre suffisant au droit, et plus encore à nos droits religieux. En outre, selon les paroles du Saint-Père rapportées par M. Piou, et dans lesquelles on est peut-être plus fondé à voir une leçon discrète qu'une approbation, il ne leur sera