L’on ose séparer les plis de son corsage,
Ouvrir sa robe jusqu’au pied ;
Alors, alors, grand dieu ! Ce corps aux belles formes
Ne présente plus aux regards
Qu’une croupe allongée en reptiles informes,
Un faisceau de monstres hagards.
Et l’on voit là des chiens aux mâchoires saignantes,
Aux redoutables aboiements,
Souffler sur les cités les discordes brûlantes,
La guerre et ses emportements ;
On voit de vils serpents étouffer le génie
Prêt à prendre son vaste essor,
La bave du mensonge et de la calomnie
Verdir le front de l’aigle mort ;
Puis des dragons infects et des goules actives,
Pour de l’or, broyant et tordant
Le cœur tendre et sacré des familles plaintives
Sous l’infâme acier de leur dent ;
Le troupeau corrupteur des passions obscures
Souillant tout, et vivant enfin
Page:Barbier - Iambes et Poèmes, 1841.djvu/83
Cette page n’a pas encore été corrigée