Si cette âme splendide, étonnant le vulgaire
Et le frappant de son éclat,
Montait, avec l’appui de la main populaire,
S’asseoir au timon de l’état ;
Alors je lui crierais de ma voix de poète
Et de mon cœur de citoyen :
Homme placé si haut, ne baisse pas la tête,
Marche, marche et n’écoute rien !
Laisse le peuple en bas applaudir à ton rôle
Et se repaître de ton nom ;
Laisse-le te promettre un jour même l’épaule
Pour te porter au Panthéon !
Marche ! Et ne pense pas à son temple de pierre ;
Souviens-toi que, changeant de goût,
Sa main du Panthéon peut chasser ta poussière,
Et la balayer dans l’égout !
Marche pour la patrie et sans qu’il nous en coûte,
Marche en ta force et le front haut ;
Et dût ton pied heurter à la fin de ta route
Le seuil sanglant d’un échafaud,
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