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I
Souvent j’ai rencontré dans les pauvres familles
Des hommes vertueux ; mais d’un air furibond
Devant eux j’ai levé tant de sombres guenilles,
J’ai tant crié la faim, qu’ils ont baissé le front
Pour ne point voir mourir leurs femmes et leurs filles.
II
Quelquefois j’ai vu l’or épouvanter les yeux ;
Alors aux ouvriers sans travaux ni commandes,
J’ai promis tant de brocs de porter écumeux,
Tant de poissons salés et tant de rouges viandes,
Que le ventre a dompté les cœurs consciencieux.
I
Il est vrai que toujours de généreuses âmes
Tonneront contre nous dans le temple des lois,