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INTRODUCTION. iij

Delmenhorst, en 1810, par M. Rotermund, est rédigé avec soin. On doit désirer que ce laborieux bibliographe complète cette continuation.

L’abbé Ladvocat, bibliothécaire de Sorbonne, possédait les connaissances nécessaires pour donner à un Dictionnaire historique portatif l’intérêt, et l’exactitude qu’on pouvait y désirer ; mais, le premier essai qu’il publia, en 1755, fut exécuté avec une telle précipitation, que son objet ne fut point rempli. Les augmentations que l’auteur a faites à cet ouvrage, en 1760, de même que les supplémens publiés, en 1777 et en 1789, par le libraire Leclerc, laissaient encore beaucoup à désirer au public.

Feu M. l’abbé Chaudon mérite les plus grands éloges pour les recherches auxquelles il s’est livré pendant cinquante ans, dans la vue d’enrichir la république des lettres d’un Dictionnaire historique, rédigé d’après un plan uniforme et dans des principes de modération qui honoreront toujours son nom aux yeux des personnes impartiales. Aussi reçut-il du public les plus nobles encouragemens, puisque son dictionnaire, composé seulement de quatre volumes dans l’origine, c’est-à-dire, en 1766, a été porté à treize volumes, dans la dernière édition qu’il en donna, en 1804, conjointement avec M. Delandine, bibliothécaire de la ville de Lyon.

La modération dont s’honorait l’abbé Chaudon, déplut à un fougueux ex-jésuite des Pays-Bas, nommé Feller : il s’empara de l’ouvrage pour le défigurer par un grand nombre d’articles qui respirent la haine aveugle que cet auteur semblait avoir conçue pour les principes du dix-huitième siècle, et même pour ceux que l’Église galli-