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général, les systèmes de déisme, de matérialisme et d’irréligion, et le venin qu’il peut y avoir dans quelques articles, y ayant bien plus de gens à portée de lire cet arrêt du 6 février, de trente pages, que de feuilleter sept volumes in-folio.

Depuis le décès de madame la duchesse d’Orléans, du vendredi jusqu’au jeudi 15 à minuit, il n’y a eu ni représentation d’opéra, ni bal sur le théâtre de l’Opéra, dont la salle est enclavée dans le Palais-Royal, quoique cette salle, pour l’Académie de musique, appartienne au Roi. On dit que M. le duc d’Orléans indemnisera les directeurs de l’Opéra.

Toutes les Cours souveraines et nombre de couvents ont été jeter de l’eau bénite sur le corps de la princesse, l’Université, le Parlement, la Chambre des Comptes, la Cour des Aides, celle des Monnoies, et les trésoriers de France. Parmi les ecclésiastiques, le chapitre de Notre-Dame.


Jeudi 15, elle a été enterrée au Val-de-Grâce ; elle étoit dans un char à huit chevaux , et le convoi étoit très-magnifique. Le gazetier de France a promis de don ner la relation de toutes les cérémonies, attendu sa qualité de première princesse du sang. Le mêmejour 15, à minuit, il y a eu bal dans la salle de l’Opéra, et il y avoit eu deux bals précédents dans la salle de la Comédie-Françoise. Les autres spectacles n’ont point été interrompus.

Le Roi a pris le deuil, jeudi 15, pour madame la du chesse d’Orléans, pour dix jours seulement. Suivant la Gazette de France, on l’a apparemment abrégé, à cause des deuils de la gouvernante de Hollande , fille aînée du roi d’Angleterre, ou du roi d’Espagne , qui ne peut aller loin, s’il n’est déjà mort. C’est peut-être aussi à cause des jours gras , dimanche 25 de ce mois. Comme pre mière princesse du sang, le deuil devoit être de quinze jours au moins’.

1. Les deuils de Cour étaient, dans l’ancienne monarchie , réglés avec une