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ainsi qu’a fait l’auteur du livre De l’Esprit, par deux rétractations précédentes ou par une requête par lui présentée à la Cour, ainsi que le censeur ; ainsi qu’il ne s’agit plus que de prononcer contre le livre la flétrissure qu’il mérite.

Qu’à l’égard de l’Encyclopédie, l’immensité et l’importance des matières traitées dans les sept volumes demandoit un examen plus suivi, pour prendre un parti contre ses éditeurs et rédacteurs. Il seroit à propos de choisir un certain nombre de personnes sûres pour donner leur avis.

La Cour, vu le livre De l’Esprit, de 1758, de l’Encyclopédie, ou Dictionnaire des sciences, en sept volumes, le premier de 1751, et le septième de 1757, le Pyrronisme du sage, de 1754, la Philosophie du bon sens, de 1755, la Religion naturelle, de 1756, Lettres semi-philosophiques, de 1757, les Étrennes des esprits forts, de 1757, la Lettre au Père Berthier sur le matérialisme, de 1759, ensemble les rétractations et requêtes des sieurs Helvétius et Tercier, censeur, premier commis des affaires étrangères :

Ordonne que tous ces livres seront lacérés et brûlés par l’executeur de la haute justice, fait défenses à toutes personnes de composer, approuver, imprimer, distribuer aucuns livres ou écrits contre la religion, l’État et les bonnes mœurs, à peine d’être punis suivant la rigueur des ordonnances ; qu’il sera informé contre les auteurs, imprimeurs et distributeurs des six derniers écrits.

Et ayant égard aux requêtes desdits Helvétius et Tercier, et, usant à leur égard d’indulgence, leur donne acte de leur désaveu et rétractation de toutes les erreurs dont le livre De l’Esprit est rempli, et de la déclaration dudit Tercier qu’il n’entend plus à l’avenir examiner ni approuver aucuns livres.

Ordonne que les sept volumes de l’Encyclopédie seront mis entre les mains des sieurs Guéret, Tandeau,