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mis des affaires étrangères , censeur , qui a donné l’ap probation , mais que la Cour a usé d’indulgence.


Du 7 février, assemblée des Chambres, au sujet du Dictionnaire de l’Encyclopédie. Le Parlement n’a pas été satisfait, dit-on, des observations faites par les commissaires nommés par la Cour pour examiner les sept tomes qui ont été donnés au public ; et, en effet, l’ouvrage n’est pas facile. La Cour a arrêté que M. le president choisiroit personnellement deux théologiens d’une part et deux jurisconsultes d’une autre, pour faire cet examen, c’est-à-dire que ce grand bruit contre les encyclopédistes se terminera à rien, ce qui est une fausse démarche du Parlement, d’autant même que ce seroit entreprendre sur les droits du chancelier et du Conseil, et, en effet, on met actuellement sous presse le huitième volume de l’Encyclopédie qu’on commence à imprimer.

M. le chancelier a fait même une nouveauté, par rapport aux censeurs royaux. Il en a envoyé une liste au bureau de la librairie pour y être enregistrée, apparemment pour que les libraires ne reconnoissent point d’autres censeurs que ceux nommés par le chancelier, c’est-à-dire par le Roi.

Du 9 février, madame la duchesse d’Orléans, sœur de M. le prince de Conti et femme du premier prince du sang, est morte ce matin après une très-longue maladie, à l’âge de trente-deux ans. Elle étoit extrêmement aimée et respectée du public ; elle a conservé l’héroïsme jusqu’au dernier moment ; elle laisse M. le duc de Chartres, âgé de douze ans, et une princesse (Mademoiselle), âgée de neuf ans.

Le Parlement de Besançon (Franche-Comté) a été en grand mouvement pour empêcher la levée de la taxe en forme de don gratuit. Défenses de la percevoir, peine de mort, et des procédés violents contre M. de Boynes, intendant de la province et premier président.