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les villes religieuses, de quitter son confesseur pendant les missions qu’on y fait et de prendre le missionnaire qui passe… On se donne alors le luxe très bien porté d’un confesseur ordinaire et d’un confesseur extraordinaire. Tout le temps qu’il prêcha son Carême, le confessionnal du P. Riculf ne désemplit pas des femmes de la bourgade, et les dames de Ferjol furent peut-être les seules qu’on n’y vit pas. Cela étonna tout le monde. Dans l’église, comme chez elles, il y avait, pour les dames de Ferjol, un cercle autour de cet isolant capucin, et elles s’arrêtaient à la circonférence de ce cercle, inexplicablement mystérieux. Sentaient-elles, d’avertissement intérieur, car nous avons tous notre démon de Socrate, qu’il allait leur devenir fatal ?…