Page:Barbey d’Aurevilly - Une histoire sans nom, 1882.djvu/209

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais le vieux roquentin de marquis, qui s’était recueilli une minute et avait cherché, mais n’avait pas trouvé probablement une chose assez honnête pour la dire devant cette redoutable dévote de madame de Ferjol, qui, du reste, ne les écoutait pas, ne les entendait pas, de l’autre côté de la table, dans le rongement éternel du cancer qui lui mangeait le cœur…

— Eh bien ! — fit, après le silence du marquis, Gilles Bataille, — je l’ai prise au doigt d’un voleur. Je lui ai rendu la monnaie de sa pièce. Le voleur a été volé. C’est une chose curieuse. En voulez-vous l’histoire ?

— Oui, dit le comte du Lude, dites-nous-la, Bataille. Cela nous aidera à faire passer ce chambertin.