Page:Barbey d’Aurevilly - Une histoire sans nom, 1882.djvu/183

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

siennes au tombeau du Bienheureux Confesseur ». Elle pesa même sur le mieux de sa fille et d’autant qu’elle avait soif de reprendre ses pratiques extérieures de piété, interrompues par la vie cachée qu’elle avait été obligée de mener à Olonde. « Nous pourrons donc aller à la messe », dit-elle à Agathe ; et nous, c’étaient elle et Lasthénie, car Agathe n’y avait pas manqué. Agathe n’avait point à se reprocher le péché mortel de manquer à la messe, que se reprochait madame de Ferjol et qui était une conséquence du crime de Lasthénie. La vieille servante avait toujours trouvé le moyen d’aller « prendre une messe » aux paroisses voisines d’Olonde, comme elle disait. Elle y allait, la tête couverte de la cape de son mantelet noir, par-dessus sa coiffe, — et pas plus là, contre le portail de l’église, où elle se tenait jouxte le bénitier pour sortir la première, la messe dite, elle n’avait été plus reconnue qu’au marché de Saint-Sauveur, quand elle y allait le samedi faire les provisions de la semaine. Parmi les assistants de cette messe qui n’avaient aucun intérêt (le grand mot normand !) à savoir qui