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Dans l’espèce d’exaspération où elle vivait, par le fait du silence obstiné de sa fille, madame de Ferjol avait quelquefois, en la laçant, une main irritée ; et si sa main crispée appuyait, et si la pauvre enceinte poussait sous cette pression un gémissement involontaire : « Ah ! lui disait-elle avec une dureté ironique, il faut bien souffrir un peu pour se cacher quand on est coupable… » Et pour peu que la malheureuse torturée se plaignît encore : « Avez-vous donc si peur que je vous le tue ? reprenait madame de Ferjol avec une sauvage amertume. Soyez donc tranquille ! Ces enfants-là, venus par le crime, vivent toujours. »