Page:Barbey d’Aurevilly - Une histoire sans nom, 1882.djvu/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

VI

Quand Lasthénie revint à elle, sa mère accablée gisait dans la chambre, couchée par terre, la face collée au crucifix, mais le mouvement que fit la jeune fille, en reprenant connaissance, et la plainte qu’elle jeta tirèrent de son accablement madame de Ferjol, qui se leva, et se dressant de toute sa hauteur devant sa fille, avec son front ensanglanté :

— Tu vas tout me dire, malheureuse, — fit-elle impérieusement, — je veux tout savoir. Je veux savoir à qui tu t’es donnée dans cette solitude où nous vivons comme deux recluses et où il n’y a pas un homme fait pour toi ! —

Lasthénie poussa un cri encore, mais, sans force pour répondre, elle regarda sa mère