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XXV


Ainsi trompé dans son espoir, Néel s’en revint à Néhou sans pouvoir joindre Sombreval et survider dans son sein un cœur chargé. Il revint, comme il était allé, par la traverse, par des chemins de perdition, gouffre de fange et de cailloux, où les charrettes entraient jusqu’au moyeu, quand elles n’y restaient pas abîmées, et où, sur les berges étroites et glissantes, il fallait être un hardi casse-cou pour pouvoir maintenir les pieds d’un cheval. Néel ne haïssait pas ces chemins barbares que l’âpre indifférence de nos ancêtres à tout ce qui était danger ou peine