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cent lui montrait que rien n’est fauve comme un homme qui défend son amour, même contre la femme aimée qui veut qu’on le lui sacrifie !… Et elle n’insista pas. Mais, ce jour-là, — ni plus tard, — car elle y revint, — Néel ne s’amollit sous le souffle qui était sa vie.

Quand elle lui parlait de Bernardine, quand elle lui faisait la moindre allusion aux douleurs de cette fille infortunée, Néel se révoltait à l’instant ! Ce n’étaient plus ni sa voix, ni son regard, ni son geste !

Il entrait alors contre Calixte, cette adoration de son âme, dans une fureur presque sauvage, et, ne voulant plus la rejeter dans les crises de son mal par le spectacle des furies qu’elle soulevait en lui, il s’ensauvait, comme un fou, dans les marais et dans les bois, y cherchant le vent des Ourals qui n’y était pas, pour éteindre le feu de sa tête de Slave incendiée !