veloutés par le passé et divinisés par l’impossibilité des caresses, dans les miroirs ardents de tes yeux de caméléon, ô Insomnie ! et nous y retrouvions jusqu’à leurs larmes !
VIII
Mais vous n’êtes plus, ô yeux caméléons ! Le reflet des yeux qu’on aima s’évanouit encore avant notre âme. L’insomnie ressemble à la vie. Nos nuits ressemblent à nos jours. Y a-t-il maintenant pour nous, dans l’existence dépouillée et déteinte, une seule couleur, même triste, mais encore douce, que vous puissiez, ô yeux caméléons, échos pour le regard et l’âme, vaguement, hélas ! nous répéter ? Yeux caméléons de l’Insomnie de nos jeunesses, vous êtes à présent comme les autres yeux inanimés que nous contemplons dans la vie, cette longue veille de jour qui met si longtemps à finir !
IX
Sans doute, il fallait qu’il en fût ainsi et je le savais…