Page:Barbey d’Aurevilly - Retour de Valognes, paru dans Gil Blas, 26 décembre 1882.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.

diapasons d’où elles sont descendues, et où elles ne remonteront probablement jamais plus. C’était vers la fin du seizième siècle, — de ce siècle de fanatisme et de corruption qu’italianisa Catherine de Médicis et cette race des Valois qui furent les Borgia de la France. Alors, il y avait en Normandie — la solide Normandie, où les hommes, robustement organisés, gardent mieux qu’ailleurs la possession d’eux-mêmes, — une famille de seigneurs venue de Bretagne, vers 1400, et devenue, depuis plusieurs générations, terriennement normande. Elle habitait sur la côte de la Manche, à l’est, et non loin de Cherbourg, un château fortifié par une tour, qui, de cette tour, s’appelait Tourlaville. Comme tous les châteaux du Moyen Age, ç’avait été longtemps une fortification de guerre, mais le génie amollissant de la