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et qui s’est attachée à mon âme mordue, comme le taon acharné à la crinière du cheval qui l’emporte, a justement cette fascinante puissance du mystère, la plus grande poésie qu’il y ait pour l’imagination des hommes, et peut-être, à la portée de ces Damnés de l’ignorance, hélas ! la seule vérité !

Elle s’est passée, d’ailleurs, cette mystérieuse histoire, dans le pays le moins fait pour elle, et où il fallait certainement le mieux la cacher… Et elle y a été cachée ! Et tout à l’heure, en ce moment, malgré l’effort posthume des curiosités les plus ardentes, on ne l’y sait pas bien encore ! Impossible à connaître dans le fond et le tréfonds de sa réalité, éclairée uniquement par la lueur du coup de hache qui l’entr’ouvrit et qui la termina, cette histoire fut celle d’un amour et d’un bonheur tellement coupables que l’idée en épouvante…