Page:Barbey d’Aurevilly - Retour de Valognes, paru dans Gil Blas, 26 décembre 1882.djvu/22

Cette page a été validée par deux contributeurs.

boudoir de la tour octogone, où je me suis assis près d’eux en cherchant des tiédeurs absentes sur le petit lit de ce boudoir bleuâtre dont le satin glacé était aussi froid qu’un banc de cimetière au clair de lune… Je les ai retrouvés dans la glace oblongue de la cheminée, avec leurs grands yeux pâles et mornes de fantômes, me regardant du fond de ce cristal qui, moi parti, ne gardera pas leur image ! Je les ai retrouvés enfin devant le portrait de Marguerite, et le frère disait passionnément et mélancoliquement à la sœur : « Pourquoi ne t’ont-ils pas faite ressemblante ? » Car la femme aimée n’est jamais ressemblante pour l’amour !

Ces inscriptions et ce portrait ont été contestés. Quant aux inscriptions, moi-même je ne pourrai jamais admettre qu’elles aient été tracées par eux, les