Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/92

Cette page n’a pas encore été corrigée

met sa casquette à table, ne boit pas, n'embrasse que ses sœurs, et pour le moment porte le deuil de Charles X.

Après G, M P est venu me prier à dîner pour demain. — il faut bien que je dîne chez lui sous peine d'impolitesse. J'y dînerai donc. — d'ailleurs il faut que j'étudie la femme de ce sot probable qui l'échappe belle s'il n'est qu'un niais. — il a fait le sentimental, et moi d'emblée, moi, « indifférent enfant de la terre » , j'ai bravement prêché pour mon saint, le sans-émotion, le blank dead.

— dîné. — pourquoi,

depuis que je suis ici, suis-je plus sombre après le dîner qu'auparavant ? Influence de la digestion, j'imagine. — écrit une immense lettre à Gaudin, dans laquelle je lui fais un long portrait de ma belle-sœur, — un long portrait dessiné sans mollir avec la plume de bronze de l'histoire et assez de verve dans l'expression. — lui ai demandé s'il va chez la comtesse Abrial, la dudu de lord Byron, mais à trente ans.

Ma lettre écrite, relevé mon feu, — tisonné, — bu un verre d'eau et de vin, maudit breuvage, mais je ne veux plus boire d'excitants. — marché dans ma grande chambre d'auberge. — pensé à... moins agité qu'hier soir à la même heure, mais pas tranquille encore. Les spectres de la vie sont les souvenirs. — écrit un peu du Bruno.

— nulle

abondance, nul entrain. Il est vrai que