Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/90

Cette page n’a pas encore été corrigée

une pluie dense, subtile, incessante, lente, raies de petites perles fines, mélancolique parure des jours d'hiver. — le vent recommence de souffler sa grande plainte, sa sonore lamentation. — fait du feu, et écrit ceci avant dîner.

au soir.

ai reçu avant dîner une visite de F M. M'a prié à dîner pour mercredi. — j'irai. — dîné fort tard, — toujours de l'appétit, — beaucoup plus qu'à Paris ; cela tient, je suppose, à la différence de l'air. — après dîner, tombé en angoisse d'ennui et de désespoir. — pourquoi ? Je ne le sais pas ; pourquoi cette fièvre puisque la vie est toujours la même ? — rêvassé et bataillé contre moi. — écrit des lettres, — un courrier énorme ! — travaillé fort avant dans la nuit et jusqu'au matin, je suppose, car j'entends les coqs chanter dans les cours. Il me prend envie de dormir.

lundi 5.

assez bien dormi et sans rêves, du moins pénibles.

-éveillé à huit heures et demie. — levé. — cacheté des lettres. — lu Shakespeare et le commencement du