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le faix intérieur, continue courageusement de lire, mais l'attention lâche. — dîné. — ai mangé une moitié de poulet et du céleri. — après dîner, repris ma lecture. — l'ai poursuivie dans la soirée. — puis ai écrit à ma mère sous l'impression de ce jour d'isolement et de souffrance, mais non une lettre intime. — depuis longtemps, je n'en écris plus les jours où j'aurais le plus besoin de confiance et d'abandon. — tracé ce memorandum avec une plume d'auberge, dans une chambre d'auberge, bien nue, auprès d'un feu qui s'éteint. — vais cacheter ma lettre, me coucher, et je lirai dans mon lit.

dimanche, 4 décembre 1836.

aujourd'hui mieux qu'hier. — les nerfs relevés et l'esprit aussi. — éveillé à neuf heures. — lu Shakespeare dans mon lit. — levé. — le coiffeur est venu. — habillé (avant de m'habiller, j'ai écrit une lettre à Mme...). Prêt à midi, — avalé un bouillon debout (mon déjeuner actuel) et sorti. — le temps est toujours gris, bas et humide, mais il se contient assez (comme ils disent ici), et la pluie ne tombe qu'avec le jour, vers le soir. — allé voir Léon. — causé. — madame ma tante m'a fait dire qu'elle était trop souffrante pour me recevoir. — fait une visite à un de mes camarades d'enfance marié