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moi et autour de moi, mais le coup qui m'a frappé ne m'a point abattu. Il était temps. — qui sait même si celle des deux qui s'est éloignée la première ne reviendra pas.

J'ai été malade et ai passé une nuit au corps de garde pour avoir-singulière aventure ! — écrit des lettres toute une nuit sur le divan de deux catins dont j'ai respecté le sommeil comme si c'eût été celui de l'innocence. — on ne le croirait jamais si je le racontais et pourtant cela est la pure vérité.

— j'ai traité les agents de police comme des valets

de carreau et avais fort envie de les rosser pour leur apprendre la politesse. — n'ai eu qu'à me louer de l'officier commandant le poste et même du poste tout entier.

Aujourd'hui la tête un peu plus libre que les jours précédents, j'ai pu reprendre le travail et sortir de l'infernal décousu dans lequel je végétais. — éveillé de bonne heure malgré la nuit, car j'avais pris le thé hier soir chez la fiancée de Guérin et j'avais, en homme qui n'a pas dîné, avalé une pyramide de gâteaux. — pas malade pourtant malgré cet excès.

— reçu une lettre de Léon. — écrit à Ernest. — 

puis mis à lire et à finir les mémoires du maréchal De Richelieu jusqu'à trois heures. — Guérin est venu. Causé. — habillé. — allés ensemble jusqu'au faubourg saint-Germain chez H. Dîné chez C.

Lu les journaux à Corazza. — rien de neuf. — Gaudin est venu et m'a quitté, si bien que ne