Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/177

Cette page n’a pas encore été corrigée

J'irai par Brezé chez M De Fitz-James. — l'ai retrouvé (Brezé) doux, facile, affectueux et prêtre, — prêtre dans toute l'étendue du mot, ne parlant que de sa soutane comme une femme de sa jupe, ayant la coquetterie de sa foi et nous choyant un peu, moi et Bourdonnel, pour avoir le plaisir de nous convertir ou du moins de nous sermonner.

Ainsi soit-il puisque cela l'amuse et que cela ne nous ennuie pas plus qu'autre chose ! Amère disposition que celle-là, n'être pas plus intéressé qu'ennuyé par les choses les plus opposées. Et c'est ce qui fait que la conversion, le changement de vie comme ils disent, est impossible. — saturés de raisonnements de toutes sortes, nous admettons les leurs au même titre que tous les autres. Ils sont bons, les points de départ admis. Le système est même d'une immense étendue et répond à toutes les objections. Mais quand bien même il serait la vérité, pourquoi restons-nous si indifférents en face d'elle ? La vérité n'entraîne donc pas ? On peut la voir et ne pas l'aimer de cet amour qui règne sur toute la vie ! Ah .

C'est là qu'est le mal, c'est là que se trouve l'abîme. On convient de tout et on n'adhère pas.

Malebranche s'est trompé.

J'ai vu la comtesse d'A et ai déjeuné chez elle avec une foule d'aristocratie de province et du faubourg saint-Germain. — y ai remarqué Mme  C