Page:Barbey d’Aurevilly - Premier Memorandum, 1900.djvu/175

Cette page n’a pas encore été corrigée

jours sans noter. — travaillé tous les jours, excepté les soirs. — j'ai passé l'un au concert avec Aristide. — le second chez la marchesa et le troisième chez la maîtresse de Th. Je crois qu'avec ma spirituelle et rusée marchesa j'avance : la curiosité sera ce par quoi elle périra comme ève, comme toutes...

2 août.

ô oubli ! ô indifférence ! ô paresse ! ô mes trois grands dieux ! Encore un mois qui s'est placé, le doigt sur la lèvre, comme l'Harpocrate antique, entre un memorandum inachevé et celui-ci que je recommence, et pourquoi le recommencé-je ? L'idée m'en est venue ce soir, cette nuit plutôt car il est une heure. Il fait un temps brûlant, une nuit lourde.

Je me suis longtemps promené au boulevard. Ai rencontré M F et M De Villemur avec qui j'ai fait connaissance : physionomie franche et forte, belle tête de soldat. — suis rentré avec une gerbe d'oeillets blancs couverts encore de leur rosée, et belle comme une femme.