libre et désoccupée pour vous tourmenter et vous ronger. — J’ai certain germe de nouvelle en tête, et de comédie. — Écrire, je l’ai toujours éprouvé, est un apaisement de soi-même. — Rentré. — Écrit à… et ceci, et ajouté au Memorandum pour demain : penser à acheter les tasses à thé de madame…
Éveillé à huit heures, fort bien portant, plein
de vie, de force et de souplesse, sans m’apercevoir
que j’ai ces maudits nerfs. — Lu les journaux. —
Reçu et écrit des lettres. — Apolline me donne
rendez-vous demain de midi à trois heures. « Vous m’oublierez, » m’écrit-elle. En vérité ! … Croit-elle donc être de la nature de ce Lara qu’on
voyait une fois et qu’on ne pouvait oublier ? Elle,
on l’oublie jusqu’à ce qu’on la revoie, et on la
revoit
pour l’oublier encore ! Le souvenir est l’ancre du
cœur ; les ancres sont de fer, recourbées, et
mordent le sable. Ce qui est mou, léger, rond,
n’enfonce pas, et les nids d’alcyon flottent
gracieusement sur la mer qui ne s’en soucie. Telles
beaucoup de femmes. Telle Apolline. De loisir,
d’ennui, de coquetterie, pour ne pas avoir un peignoir
qui sent bon pour rien, elle a pris un amant, et elle
en est lasse, il la fatigue, et cette