La journée d’hier s’est écoulée dans la vie
matérielle jusqu’au cou. Déjeuné avec Th... et
soupé le soir chez Véfour. Dans l’intervalle, rien
fait. — Pensé assommer un conducteur de cabriolet
insolent. — Gorgé de thé au café Corazza une partie
de la nuit. — Ce matin, pas trop mal levé. — La
tête sans la douleur d’usage. — Lu les journaux. —
Déjeuné. — Écrit ; — Une vraie avalanche de
lettres ! — Aristide Boissière est venu. Causé. N’étais pas en train d’abord, et puis me suis
échauffé par le frottement si bien que je me suis
retrouvé conversationniste. — Repris mes
intarissables griffonnages. — Lu jusqu’au dîner. —
Habillé. — Dîné. — Au café. — Puis chez Guérin. —
Acheté un bouquet de roses et d’œillets au
boulevard. — Parlé de mon voyage en Touraine. Je pars
lundi avec Gaudin. Guérin m’a prédit que je
m’ennuierais au milieu et malgré les merveilles du
pays. Il a peut-être raison. Où diable est-ce qu’on
ne s’ennuie pas ? Surtout quand on est moi ? Il faut
que je recommence quelque travail autre que ces
desséchantes études politiques, que ces notes
prises ici et là ; toutes choses qui vous laissent
assez de pensée