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n'ait pas rallié à lui tous les partis. — pourquoi cela ? Qui en empêchait ? à coup sûr, ce n'était pas l'amour des institutions de la patrie. On les modifiait tous les jours. Le gouvernement de Florence n'était plus le même, comme organisation, à chaque secousse, quoique son déplorable mode d'action fut conservé. était-ce l'amour de la liberté ? Mais quelle liberté ? L'éducation ? Ou plutôt la vengeance si chère aux âmes italiennes ? Là surtout était le talion des exils. Peut-être étaient-ce toutes ces choses combinées pour le malheur et l'ignominie d'un peuple. — mais je crois que c'était surtout le besoin de vengeance, et encore davantage l'absence d'hommes.

Côme De Médicis, si puissant dans la ville, se laisse misérablement exiler, mais qu'est-ce que ce Côme De Médicis ? Un riche qui fait l'aumône, voilà tout.

Dîné. — repris Machiavel et fini le quatrième livre. On n'avait point dans ce temps (14...) l'horreur que l'on a eue depuis pour le poison. C'était une arme comme une autre et pas davantage. Il faut voir avec quel sang-froid dégagé Machiavel dit que tel ou tel citoyen fut avvelenato. ce fait si commun dans son histoire ne donne lieu ni à une parole flétrissante, ni même à une simple réflexion.

— rêvassé, puis causé. — Kally-Adèle m'a mis des

papillotes de ses mains de quinze ans. N'est-ce pas sultanesque ? — couché tard.