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TE SOUVIENS-TU ?…


Te souviens-tu du soir où près de la fenêtre
Ouverte d’un salon plein de joyeux ébats,
Tu n’avais pas seize ans… les avais-tu ?… peut-être…
Sous le rideau tombé nous nous parlions tout bas ?…
Ce n’était pas l’amour que t’exprimait ma bouche.
Mon cœur était trop vieux, trop glacé, trop hautain
Pour parler à ton cœur ; mais, prophète farouche,
Je te prédisais ton destin.

Et toi tu m’écoutais, sur la barre accoudée ;
Tu me montrais ta nuque, en me cachant ton front,
Et tu restais muette à la cruelle idée
De ce premier amour qui, t’ayant possédée,