Page:Barbey d’Aurevilly - Poussières.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.



Oh ! les yeux adorés ne sont pas ceux qui virent
Qu’on les aimait, — alors qu’on en mourait tout bas !
Les rêves les plus doux ne sont pas ceux que firent
Deux êtres, cœur à cœur et les bras dans les bras !
Les bonheurs les plus chers à notre âme assouvie
Ne sont pas ceux qu’on pleure après qu’ils sont partis ;
Mais les plus beaux amours que l’on eut dans la vie
Du cœur ne sont jamais sortis !

Ils sont là, vivent là, durent là. — Les années
Tombent sur eux en vain. On les croit disparus,
Perdus, anéantis, au fond des destinées !…
Et le destin, c’est eux, qui semblaient n’être plus !