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Et si c’était les pieds de quelque jeune fille,
De ces pieds élégants, au souple brodequin,
Qui, sveltes et cambrés, moulés à la cheville,
Font craquer en marchant l’agaçant maroquin,
Alors… oh ! c’est alors que plus féroce encore
Le cruel se jetait sur ces pieds enivrants,
Comme si ces doux pieds divins, que l’homme adore,
Étaient l’horreur des Goëlands !

Que t’avaient-ils donc fait, ces pauvres pieds de femme,
Pour te mettre en fureur rien qu’à les voir passer ?…
Que te rappelaient-ils ?… Le branle de la lame
Sur laquelle autrefois tu pouvais te bercer ?
Mutilé du harpon, aux rancunes cruelles,
Tombé des airs, tombé des pics, tombé des mâts !
Ils te narguaient, ces pieds, — tu les croyais des ailes…
Goëland, tu ne rêvais pas !

Ô mon vieux Goëland, ce n’était pas un rêve,
Le rêve d’un captif que rend fou la douleur !
Vieux pirate échoué sur cette horrible grève,
Ces pieds, — ces pieds charmants qui passaient, — ces pieds d’Ève