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élevés, héroïques, et voilà pourquoi ils se sont abstenus de la peindre dans la splendeur possible de son isolement désespéré ou courageux.

M. Deltuf, qui a l’œil aux nuances et qui, quoique fin, a parfois le naturel de la force, était digne, ce me semble, d’entr’ouvrir ce sujet superbe et de nous donner une confession qui aurait été la confession de toute une vie, et non plus celle d’un moment dans la vie, comme La Confession d’Antoinette. Y reviendra-t-il plus tard ? Ce talent qui n’a pas prouvé, avec cinq petites nouvelles, la longueur de son haleine, mais qui nous en a prouvé la pureté, — car M. Deltuf n’imite personne et ne refait pas ce qui a été fait déjà, et mieux que par lui, — ce talent qui est une promesse, mais qui n’est encore qu’une promesse, — justifiera-t-il un jour par de véritables œuvres, et non par quelques très-jolies pages, le bien que nous disons de lui dans le silence dont on l’honore, et que nous voudrions voir répété ?