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M. BERRYER


Sentant encor les choux dont ils furent nourris.


Les choux dont fut nourrie l’éloquence de M. Berryer, c’est la cour d’assises… Quand les événements parlementaires d’une époque sans grandeur firent de lui un homme politique, il n’a jamais été pour moi le ministre plénipotentiaire ou le directeur d’un parti. Ni Bolingbroke, ni Mirabeau ! Non, non, mais toujours l’avocat, le simple avocat en cour d’assises de la légitimité ! Tête nulle en politique, comme doit l’être toute tête d’avocat qui ne voit dans tout que des chicanes à faire et des malices à combiner ! Ayant, du reste, l’expansion, la verve facile, l’épicuréisme, la main tendue… à trop de gens, et le qu’est-ce que cela fait ?… des orateurs, ces grands lâches, non ! — mais ces grands lâchés, qui devraient porter une ceinture et qui n’en portent pas, laissant tout aller comme