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M. VICTOR HUGO

tion du contenu au contenant, quand on voit M. Hugo à l’Académie, et que la racine d’un chêne n’est pas de taille à tenir dans un vieux pot à cornichons !… Quel motif a donc pu décider M. Hugo ?… Est-ce la vanité, plus forte que l’orgueil, ce jour-là ?… Est-ce l’amour du costume, de ce costume qu’avait porté le grand Empereur ? En le voyant sur ses épaules, M. Victor Hugo, qui n’était pas républicain alors, se croyait peut-être un peu Bonaparte… Sont-ce les douze cents francs de jetons de présence ? Enfin, quoi ?… Du reste, quand on n’a que soi pour tout principe, on fait toutes les fautes sans en avoir conscience. César de décadence en littérature, M. Victor Hugo, comme les Césars de la décadence, se croit dieu. Il ne pense donc pas qu’il puisse compromettre jamais son essence divine. Cela l’innocente, mais à quel prix ?