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M. VICTOR HUGO

M. Hugo, qu’aucun des Quarante n’était de force à tuer, humilié à terre devant lui sur le parquet ciré de l’Académie. Ce jour-là, où était la fierté de la Muse romantique ? Ce jour-là, l’homme qui s’est tant moqué des ailes de pigeon en a mis. M. Victor Hugo a démoralisé, par son exemple, cet enfant d’Alfred de Musset, qui, lui aussi, a accepté le caparaçon académique sous lequel nous l’avons vu si tristement baisser la tête. C’était un bât sur le dos d’Ariel ! Comme il y a en littérature des questions d’honneur autant que partout, quelle réponse fera l’histoire littéraire de l’avenir à la question de savoir pourquoi M. Victor Hugo a sollicité d’être académicien, et a fait trente-neuf visites à des gens dont il méprisait littérairement pour le moins trente-sept. Si sévère qu’on soit pour un grand talent qui a ses défauts et même ses vices, il n’est pas moins certain qu’il y a dispropor-