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M. VIENNET

immuable. C’est le d’Arlincourt du classique, comme d’Arlincourt était le Viennet du romantisme. Il a fait des tragédies comme la Fosse, des comédies comme Rochon de Chabannes, des fables… pas comme la Fontaine, à la lecture desquelles on rit à l’Académie de ce rire sans dents qu’on y a, parce qu’il coud à la queue de ses fables, d’une main qui ne manque pas de frénésie, des malices orléanistes… On peut le nommer Campenon, Campistron autant que Viennet… Dernièrement il a publié, comme d’Arlincourt, un poëme épique, et ce n’est point l’épopée dont il avait le génie. Cela ne s’appelle point la Louis-Philippiade, mais la Franciade, ce qui est bien différent. Aussi a-t-il raté net son affaire. Poëme de douze mille vers ! il faudrait vingt-quatre mille hommes pour l’avaler.