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M. THIERS

ment ? Je voudrais bien aller voir, monsieur, si ce que vous me dites est vrai ?… Donnez-moi la clef de la bibliothèque et le titre du livre, et le numéro du carton où vous avez pris ce détail ?… Or, cette clef, qui est l’indication des sources, que tout historien qui veut sauver l’honneur de sa probité ne manque jamais de donner, M. Thiers ne la donne jamais. Et ceci restera terrible contre son histoire ! La Postérité, ce juge en dernier ressort, souffrira-t-elle ce que le plus petit juge sur son tribunal ne souffre pas ? Accueillera-t-elle des affirmations sans preuve, qui n’ont pas même l’autorité du caractère de celui qui les fait, ces affirmations ?… Quant au talent de peintre déployé dans cette histoire, où il en faudrait un sublime, figurez-vous le père Prudhomme, auquel, par parenthèse, M. Thiers ressemble par l’intérieur autant que par l’extérieur de la tête, figurez-