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M. THIERS

à l’empereur Napoléon le génie politique, et il l’intitule fou comme Alexandre ; car, dites-vous-le bien, vous qui aimez à rire, pour M. Thiers, ce Salomon de l’histoire, c’est un fou qu’Alexandre le Grand ! Pourquoi pas un fou… triquet ?… Pauvre petit M. Thiers ! Du reste, au point de vue des faits que M. Thiers aurait pu traiter avec exactitude, dans sa position et avec ses relations, cette Histoire du Consulat et de l’Empire ne peut être considérée que comme une fantaisie historique. Il n’y a point, il ne peut pas y avoir, dans les temps modernes, d’histoire, si elle n’indique ses sources, et si elle ne conduit par la main, à leurs bords, pour y puiser. M. Thiers a l’impertinence de garder le plus profond silence sur les siennes ; il se contente d’affirmer les faits… Mais quelle garantie nous donne-t-il de la science, de la solidité ou de la pureté de son renseigne-